Mobilisation sociale et politique en Espagne. La FSE apporte son soutien et sa solidarité aux acteurs et actrices de la lutte sociale !

En Espagne, les manifestations appelées le 15 mai, une semaine avant les élections municipales et provinciales, ont réunis dans une cinquantaine de villes plus de 130 000 milles personnes. L’appel de ces manifestations intitulé Toma la calle ya ! No somos mercancía en manos de políticos y banqueros (Prend la rue ! Nous ne sommes pas des marchandises aux mains des politiques et des banquiers), s’est accompagné de l’installation de campements provisoires. Dès le 17 mai à l’aube, le campement et les personnes qui se trouvaient Puerta Del Sol à Madrid ont été chassés par la police, qui a interpellé 24 personnes. Pourtant dès le soir même, des milliers d’espagnol-e-s ont de nouveau occupé la place. Dans le même temps, les occupations de rues et de places ont pris de l’ampleur dans plus de 25 villes dès le mardi. Le jeudi, plus de 70 villes ont connu des mouvements d’occupations de places publiques et l’installation de campements permanents.


Le jeudi 18 mai, la commission électorale centrale, dont la mission est de légiférer sur l’autorisation ou non de rassemblements en période électorale, a déclaré illégaux tous les rassemblements le samedi 20 et dimanche 21 mai. Malgré cette illégalité, les milliers d’occupant-e-s on tous et toutes crié leur détermination à rester, en scandant le slogan « nous ne bougerons pas », repris par des centaines de personnes venues grossir les rangs des protestataires. A Valence par exemple, les 2000 occupant-e-s du début sont à présent 8000. Par ailleurs, les classes populaires engagées dans ce mouvement de protestation, ont fait savoir que l’occupation se poursuivrait après les élections du 22 mai, sans tenir compte du caractère légal ou non des rassemblements. Les gens occupent la rue de jour comme de nuit, montent des campements, des repas sociaux, mais surtout, se réunissent en assemblées populaires. L’occupation s’organise et se construit sur la base de l’auto-organisation. Au sein de ces grandes assemblées, les contestataires parlent et agissent pour savoir quelle suite donner à ce mouvement.
Ces actions collectives massives s’inscrivent dans une lutte anticapitaliste, et sont marquées par le rejet de la politique institutionnelle et des partis politiques traditionnels comme le Parti Socialiste Ouvrier Espagnol (PSOE) ou le Parti Populaire (PP). De plus, ce mouvement se distingue par la volonté de ne pas se faire récupérer par des organisations politiques ou syndicales. Les voix s’élèvent pour réclamer la justice sociale. En Espagne, le chômage est encore plus lourd qu’en Italie. Il touche actuellement près de cinq millions de personnes. Chez les moins de 25 ans, il atteint les 40 % ! Le plan d’austérité drastique mis en place pour sauvegarder les intérêts de la bourgeoisie espagnole, mais aussi les coupes budgétaires, les reculs des droits des travailleurs/euses, la privatisation des universités sont les raisons de la colère des occupant-e-s.
Devant cette vague de protestation massive, le gouvernement espagnol a été contraint de renoncer à la décision de la commission électorale. Les dirigeant-e-s politiques se sont vite rendu compte que la décision d’interdire les manifestations a impulsé de nouvelles mobilisations. Il s’agit bel et bien d’un basculement quant au rapport de force.
De plus, le mouvement s’est répandu hors des frontières. Londres, Bruxelles, Rome, Padoue, Prague, Paris, etc. ont connus des rassemblements de soutien au mouvement espagnol devant les ambassades ou les consulats. D’autres rassemblements ont eu lieu dans des villes comme Montpellier ou Toulouse, et plusieurs sont annoncés à Athènes, Milan, Turin, New-York ou encore Mexico. Des solidarités internationales sont en train de se construire.
La Fédération Syndicale Étudiante tient à exprimer son soutien et sa solidarité envers les occupant-e-s espagnol-e-s. Elle appelle les étudiant-e-s à venir rejoindre les occupations et à participer aux rassemblements de solidarité dans les villes de France.

Solidarité avec le peuple espagnol !
Ni aumône, ni charité, justice sociale !
Seule la lutte paie !