Communiqué suite au CA du 22 novembre

Face à la communication de la présidence : droit de réponse de la FSE

 

 « Congrès élargi » : le président fuit…

Dès l’entame du Conseil d’Administration ce vendredi 22 novembre, la présidence de l’université s’est montrée isolée et aux abois. Suite à un vote à bulletin secret, demandé par des élus, et contre la volonté du président Jean-Luc Mayaud, la majorité des présents a voté pour le bouleversement de l’ordre du jour, afin d’évoquer les événements du jeudi 21 novembre, qui ont fait l’objet d’une communication incontrôlée de la part de la présidence.

Devant les imprécisions factuelles et les attaques diffamatoires à l’encontre de notre organisation, répétées à nouveau lors de ce Conseil par le président, nous sommes intervenus fermement pour rappeler les faits, et l’interprétation politique que nous en faisons.

Jeudi 21 novembre, un rassemblement à l’appel d’un comité de mobilisation des étudiants de Lyon 2 – auquel nous prenons part, parmi d’autres étudiants – s’est tenu, afin de protester contre les manœuvres d’une présidence qui prétendait pouvoir résoudre une crise dont elle est un rouage, et ce autour d’un cercle restreint d’élus et de responsables. Nous soutenions pleinement cet appel.

Ce rassemblement visait expressément à faire surgir dans un congrès en fait bien restreint la voix des étudiants mobilisés.

Les étudiants présents ont envahi successivement le grand amphithéâtre, puis le bâtiment administratif. Ils n’ont à aucun moment rencontré de réponse à leurs demandes, et ont fait face au jusqu’au-boutisme d’un président qui a refusé de s’exprimer devant les étudiants, préférant coûte-que-coûte maintenir son congrès restreint en se réfugiant en catimini dans une salle du bâtiment administratif.

 

 … et déchaîne la brutalité policière

Nous avons occupé ce bâtiment, et nous sommes assis afin de discuter de la manière dont nous souhaitions organiser la suite de la mobilisation à Lyon II. Nous formulions notamment comme revendication à la présidence la possibilité de communiquer auprès de l’ensemble des étudiants et personnel au nom des étudiants mobilisés présents.

Les personnels présents, qui ont amorcé une discussion avec nous, et les membres du conseil qui sont passés parmi les étudiants peuvent témoigner du calme qui régnait, en totale contradiction avec le discours du président, qui décrit un sentiment de peur généralisé, censé avoir été provoqué par des slogans et des tambourinements sur la porte menant à la présidence (!).

Lyon 2 CRS commissaireNous souhaitons dénoncer la violence de l’intervention policière déclenchée sur demande expresse de Jean-Luc Mayaud, via un appel téléphonique au préfet Carenco. Dans les minutes qui ont vraisemblablement suivi cet appel, une quinzaine de camions de police ont encerclé l’université, et une quarantaine de policiers en tenue anti-émeute sont entrés dans le campus, avant de surgir simultanément des différents étages du bâtiment où nous étions réunis. Il nous a immédiatement été ordonné de nous disperser.

L’intervention a eu lieu alors que les présents terminaient de voter le communiqué à adresser aux étudiants et personnels, qui venait d’être discuté une heure durant. Nous avions commencé à nous disperser dès la première sommation. En bas du bâtiment, une véritable souricière avait été mise en place. De nombreux agents de la BAC et de la police nationale nous attendaient dans la cour de l’université, et nous avons été escortés jusqu’à la sortie. Dès lors que la police était parvenue à nous pousser dehors, à l’abri des regards des étudiants présents sur le campus, les coups se sont mis à pleuvoir. Des étudiants ont été insultés, frappés, tirés par les cheveux, mis à terre, et 6 d’entre eux interpellés. Nous sommes actuellement en train de rassembler témoignages, photos, vidéos et certificats médicaux rendant compte de cette violence répressive.

 La défense des personnels, vraiment ?

Monsieur Mayaud a beau jeu de prétendre défendre le personnel, dont ses agents « hygiène et sécurité » : c’est lui qui les met dans la position de seuls interlocuteurs face aux étudiants en lutte. Il a été demandé à plusieurs reprises de parler à un représentant de la présidence, ce qui nous a toujours été refusé. Nous réaffirmons que les vigiles n’ont pas à être les médiateurs politiques d’une présidence qui n’assume pas ses responsabilités, et les maintient dans la précarité en multipliant les embauches de contractuels sans titularisations.

Pour cette raison, les témoignages d’une partie des personnels « sécurité incendie », en contrat précaire et subordonnés à la Présidence, doivent être considérés avec précaution, à la lumière de l’insistance de Jean-Luc Mayaud à attribuer au plus vite un ensemble de faits à notre organisation.

 

 La FSE, cible de la répression (?)

Parmi les 6 personnes interpellées figurent entre autres l’élu FSE au Conseil d’Administration, la présidente et la secrétaire de la FSE. Ce « ciblage » pose un certain nombre de questions quant au déroulé des arrestations.

Il semble s’agir clairement d’une répression ciblée, d’arrestations antisyndicales dont l’unique but est d’intimider les étudiants mobilisés et de casser l’opposition à la politique du gouvernement. Le soutien immédiat de la ministre de l’enseignement supérieur Geneviève Fioraso au président de l’Université en est l’illustration. Cette attaque en règle contre les libertés démocratiques et le syndicalisme à l’Université doit être mise en échec !

Monsieur le Président ne peut par ailleurs en aucun cas évoquer des « faits » auxquels il n’a pas pu assister, puisqu’il a fui le débat et  les étudiants à deux reprise, et a choisi de se barricader dans une salle avec le cercle réduit de ses derniers fidèles. Monsieur le Président a tu la brutalité qu’il a déchaînée, sous les yeux d’enseignants, de personnels, d’étudiants et de passants. Monsieur le Président a fait le choix d’attaquer par voie de presse, puis lors du Conseil d’Administration, notre organisation syndicale.

Il n’a pas eu la décence de se taire, préférant répandre une version biaisée des événements de jeudi. Jean-Luc Mayaud a perdu tout sang-froid. Nous en prenons acte.

 

 Moments de solitude

Nous relevons par ailleurs l’isolement grandissant de Jean-Luc Mayaud, fortement critiqué par ses anciens soutiens.

Nous ne nous prononcerons pas sur les enjeux politiques que ces critiques expriment. Nous ne croyons pas qu’un changement de majorité, de président, changera quoi que ce soit à la dégradation de nos conditions de vie et d’étude, que nous constatons au quotidien.

Les sinueuses interventions des derniers soutiens du président, fébriles face aux critiques, montrent bien que l’équipe présidentielle est, sous sa forme présente, en sursis.

Nous avons évoqué la responsabilité individuelle de M. Mayaud, bien qu’il ne soit pas seul : sa responsabilité est cependant celle d’un relais d’une politique de crise et de rigueur budgétaire ; elle est celle d’un président qui a choisi d’imposer par la force sa politique en envoyant les flics contre les étudiants de Lyon II. Elle sera demain celle de celui ou celle qui choisira de servir la politique réclamée par les gouvernements successifs

 

Nous combattrons sans relâche les véritables dégradations, commises par cette politique, et qui frappent nos conditions de vie, d’étude et de travail !

 

 

Les tentatives de museler l’opposition ne nous arrêterons pas !

Tous en Assemblée Générale !

Ils privatisent on rend public !

S’ils ferment les portes, nous les ouvrirons !

La vraie violence c’est nos conditions de vie, d’étude et de travail misérables !

La vraie violence c’est leur pseudo-démocratie qui nous est imposée par des policiers armés !

En ce qui nous concerne, nous n’avons que notre force collective !

 

 

Fédération Syndicale Etudiante – Lyon, membre de Solidaires Etudiant-e-s Syndicats de Lutte

 

 

Pour plus d’informations :

Site internet : fselyon.wordpress.com

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